vendredi 27 avril 2012

Le tuteur (collection égalité) ILLUSTRÉ PAR LOU-MORSE


Y’a des moches, des beaux, des riches des pauvres, des chanceux, des poisseux, des joyeux, des malheureux , des égoïstes et des généreux.
Marco trouve que c’est injuste.
Parfois on est moche et pauvre,  c'est qu'on est déjà poisseux, on en devient malheureux, et puis  alors, pourquoi être généreux? 
Marco voit des gens rire pendant que d’autres pleurent, ça le dégoute, il aimerait bâillonner les fanfarons, ou bien, il aimerait que tout le monde ait la même émotion en même temps.
Pas de jalousie, pas de hiérarchie, pas de laissés pour compte.
Marco a de l'ambition, il a aussi un plan.
Il fabrique un monde avec des haricots blancs.
Dans la maison où vit Marco, il y a un grenier où personne ne met les pieds. Là il entrepose une centaine de pots en terre cuite. Tous identiques.
Il met dans chaque pot la même quantité de la même terre épaisse et noire.
Dans chaque pot rempli de terre il sème une graine de haricot blanc.
Tous les jours à la même heure, il monte au grenier avec une pipette et de l’eau fraiche, il arrose chaque graine de 10 gouttes d’eau fraiche.
Chaque soir il met un morceau de musique classique pour que les plantes s’épanouissent.


Un matin, c est le drame. 
La numéro 33, pourtant jusque-là tout a fait calme, a poussée en une nuit, sans attendre les autres. Ses feuilles sont grandes et larges, elle est majestueuse, elle fait de l’ombre et les voisines dépérissent.
Marco la jette à la poubelle, les plantes doivent toutes naître en même temps.
33 gueule du fond du compost : «  C’est toi qui m’a mis sous le velux ! »
Marco lève les yeux au plafond, effectivement, tout le soleil, tombait directement sur la prématurée. Il ne peux ni raser le toit, ni contrôler la disposition des nuages, alors il ferme le volet.
 la lumière, c’est pour tout le monde ou c est pour personne.
Malgré l’obscurité, les plants finissent par apparaître.
rachitiques et bossus, mais en même temps.
Ils se ressemblent; ils ont tous un air miséreux, mais ils sont malgré tout différents. 
Le chat c’est soulagé dans le pot 12, c’est peut-être pour ça que ses haricots ont l’air si braves. Un courant d’air à poussé le pot 87 par terre et la plante entrelace le  plancher. Le pot 05 donne des fraises, personne ne comprend pourquoi. Les voisines du pot numéro 33 sont chétives, elles ne ce sont jamais remise de la disparition subite de leur amie.
D’autres enfin sont énormes, elles volent l’eau des plantes environnantes, elles ont sans doute une trompe caché dans la tige.
Pour Marco, un constat s' impose.
Malgré toutes ses précautions, une hiérarchie c’est établie entre les pots, lui même reconnaît qu’il à ses favorites, celles à qui il parle plus et celles qu’il délaisse.
Le vivant ne respecte aucune règle.

Alors il les brûle toutes et il en plante d’autres, en plastique.
Toutes les même, ou presque




jeudi 26 avril 2012

Sur la touche (collection solidarité) ILLUSTRÉ PAR ESTHER

 
Léon, il est un peu brouillon. Enfin, c'est ce que raconte sa maman. Elle dit toujours qu'il est maladroit comme personne et que tout ce qui se retrouve dans ses mains fini cassé en mille morceaux. C'est peut être vrai pour les pots de confiture ou la porcelaine de Mamie, mais certainement pas pour le ballon de basket. Au basket, il est super fort Léon, sauf que sa maman a tellement peur qu'il lâche la balle qu'elle répète sans cesse à l'entraîneur : « Attention avec Léon ! Il est si maladroit ! » Résultat, Léon passe tout son temps sur le banc, avec l'envie de prouver son talent mais trop timide pour dire quoi que ce soit.

Martin il est gaucher. C'est pas vraiment un problème à l'école, mais il paraît que ça en serait un au basket, alors on ne lui passe jamais la balle. Les autres disent souvent en rigolant : « tu ne nous la lances jamais du bon côté ! ». C'est n'importe quoi, mais vu que Martin croit dur comme fer à la théorie des copains, il court sur le terrain sans jamais toucher le ballon et se dit qu'il ne sert à rien.

Et puis il y a Solène. Ils l'aiment bien les garçons, Solène, c'est une chouette fille, mais pas sur leur terrain de basket ! « Une fille court moins vite, elle saute moins haut, et puis elle a toujours peur de se faire mal. » Voilà ce qu'ils pensent tout haut. Elle essaye de s'expliquer, de crier et finit par partir vexée. C'est dommage, parce que si ils la laissaient plus jouer, ils auraient remarqué que Solène, c'est la championne pour les paniers à trois points. Mais en général ils évitent de lui passer le ballon, et Solène a surtout l'impression de servir de décoration.

Vivien est tout petit. C'est le plus petit de toute la classe, il est même plus petit que les filles. Si petit que le panier doit être immense pour lui ! Jamais il ne pourrait l’atteindre ! Pourtant, Vivien court vraiment très vite, et sa petite taille permet de se faufiler entre ses adversaires. Il le sait bien, Vivien, mais vu qu'il n'a jamais le ballon, il ne peut pas le montrer... alors il fait des grands signes à ses coéquipiers qui font semblant de pas le voir, et Vivien quitte le terrain désemparé.

En fait, tout ça, c'est un peu la faute à Hector. Hector, c'est le plus grand, le plus fort. Il court très vite, traverse le terrain, et souvent il marque des paniers. Mais quand il rate, il est si énervé qu'il réessaie encore et encore sans penser aux autres joueurs.
Alors évidemment à la fin du match il est si fatigué qu’il se fait piquer le ballon et ça le fait carrément rager.

Le match est féroce aujourd'hui, on est à quelques minutes de la fin et Hector est complétement bloqué par 6 joueurs de l'autre équipe, de vrais colosses. Il se retrouve coincé sur place, sans pouvoir faire un pas, le ballon a la main...
Il voit bien Vivien sautiller sur ses pieds mais il a vraiment pas envie de passer le ballon. Pourtant, il n'y a pas le choix sinon l'arbitre va siffler et ça sera fini de toute façon alors avec regrets il envoie la balle à son coéquipier. Vivien court tellement vite qu'il surprend tout ses adversaires, et Hector aussi au passage. Grâce à sa petite taille, il se faufile entre les jambes des géants adverses en dribblant à toute vitesse et il passe le ballon a Léon qui l'attrape du bout des doigts après un saut d'au moins 15 mètres (presque sans exagérer) qui le passe dans la foulée à Martin qui l'envoie à Solène et panier ! À trois points !

Hector peut toujours bouder dans son coin, l'entraineur est très clair, c'est le plus beau match de l'équipe depuis le début de la saison !

mercredi 25 avril 2012

Madeleine (collection égalité) ILLUSTRE PAR AUDREY CLAUSS


Madeleine est le nom écrit sur le tibia de la vieille poupée de ma mère, elle est moche, elle reste sale même lorsque je la lave. Ses cheveux sont collés et emmêlés, on dirait une pâte à tarte roulée dans la paille.
J’essaye de lui rendre sa dignité.
J’ai un foulard orange flamboyant que j’enroule autour de ses jambes, de sa taille, je l’attache
à la nuque, parfois je laisse pendre de la soie pour que sa robe ait un beau mouvement.

Je m'appelle Karl, j’ai 10 ans.

J’ai une sœur Bernardine, en salopette qui me cours après toute la journée.
Elle me mord, elle jette ses jouets sous les roues des camions, elle adore les bras de fer,
Elle veux devenir gangster.
On lui offre des flingues en plastique et des chapeaux de cow-boy, on dit qu’elle est plus courageuse que moi, plus débrouillarde.
Moi je suis une mauviette parait-il.

Il n’y a que ma grand-mère qui me trouve créatif.
Elle m’aime parce que je suis un petit garçon doux et sensible.
Les autres ça leur donne presque envie de vomir.

Comme je joue toujours à la poupée, mon père, Gérald, me traite de femmelette et jette Madeleine dans la gamelle du chien.
Quand je vois ce bulldog, cette force tranquille la mordre comme un os, je sens des larmes qui me brûlent les joues et la tête entière.
Je serre les paupières pour ne pas laisser la première goutte sortir et tout mon corps se concentre dans cet effort.
Je ne peux rien répondre, rien faire.


Alors Bernardine entre en scène : « Pourquoi tu dis, une « femmelette » ?!»

C’est pas qu'elle me défend ce tyran, c’est le mot qui la dérange.

Elle me méprise, et voilà qu’on me traite de femme.
Non, vraiment, elle ne me défend pas, elle à seulement peur d’être dans la même catégorie que moi.

Elle regarde le patriarche fixement,
«  Et moi chui quoi ? »
-« Toi, tu es FORTE ma fille !»
-«  Forte comme quoi ? »
-«  FORTE comme un homme ! »

Elle n’a jamais voulut être un homme je crois.
Elle pensait être une femme forte.
Et voilà, son père lui dit que ça n’existe pas.

Alors elle chouine comme une gonzesse, et Papa aussi, il chiale comme une pisseuse
Parce qu’il a fait pleurer sa fille.

Là, je ne sais plus quoi penser.

J’ouvre la gueule du chien pour reprendre Madeleine, je les regarde bien tous les deux pour ne pas oublier cette scène.

je me dit que s’ils veulent être des hommes jusqu’au bout, ils devraient se cacher dans un placard.
Je me demande d’ailleurs si ils pleurent comme des femmes ou comme des hommes.
Au final, ils ont tous les deux la face humide, contractée et rouge.
si je m’était laissé aller je ne pense pas que le résultat eut été bien différent.
 Je pourrais les rejoindre pour tenter l’expérience, mais je me sens d’humeur guillerette, libre comme un papillon et je joue tranquillement à la poupée.




Goûte moi ça! (collection liberté) ILLUSTRÉ PAR MARIANNE


Y’a deux grands sur des scooters au portail de l’école.
Ils ont des boutons, ils sont moches, mais c’est pas pour ça qu’on en a peur.
Je dis « on » parce que je suis pas le seul à avoir des palpitations le matins.
On est toujours 15 au moins à leur donner notre goûter.
C’est bizarre qu’ils aient si faim.

Aujourd’hui j’ai une tarte à la fraise, et un sourire béat rien qu’à l’idée de la croquer.
Ils ont du flair, je devait déjà avoir de la bave au bord des lèvres, ça leur a mis la puce à l’oreille, ou l’eau à la bouche.
Ils m’ont attrapé par la poignée du sac à dos, et en moins de deux me voilà devenu un affamé.

Au cours de maths j’ai l’estomac qui gronde et qui m’en veut d’être un lâche incapable de défendre son beefsteak.
Je vois des fraises, partout des fraises, je vois ces deux dégoûtants comment ils mangent mes fraises en plein soleil près d’une rivière.

-« Ils ont volés mes fraises ! »

Tout le monde me regarde avec des yeux et une bouche ronde.
Lucas vient doucement m’empoigner l’épaule, il a le regard d’un type qui comprend.

Alors ensemble, on regarde tristement notre professeur, Mr Tourneboule, en quête d’une solution à ce terrible problème.

Il y a un échange de regards humides, et Tourneboule a une larme qui roule.

-« On ne peux rien faire mes petits. »

Il s’avance lentement vers la fenêtre et pose ses doigts sur le carreau, l’autre main est dans son dos.
Il vois les deux grands derrière le portail.

-«  Regardez-les comme ils sont grands. »

Tourneboule nous conseille de ne surtout rien dire, ça pourrait les énerver.
Il nous conseille de toujours cacher une crêpe de survie entre les pages d’un livre ou d’un cahier pour ne pas mourir de faim et continuer à leur donner notre vrai goûter.
Il dit qu’on à de la chance de ne pas avoir de voiture sinon ils pourraient nous demander les clefs.

Il vient toujours en trottinette.

J’ai eu peur de devenir comme Tourneboule.
J'ai déjà avalé du liquide vaisselle en buvant de la soupe dans un bol mal rincé.
Je ne souhaite ça à personne, c'est une horreur.
J’en ai mis sur mes goûters pendant deux jours et on ne m’a plus rien demandé.

Les autres ont vus que j’étais devenu intouchable et ils s’y sont mis avec toutes sortes de produits chimiques qui traînent dans une cuisine ou une salle de chimie.
Ce fut l’hécatombe, il a suffit d'une journée, on a pu voir les deux grands en train de vomir, c’était bien marrant, on a tous ris en les encerclant,  mais ensuite c’était finit.
Ils ont disparu de notre portail, et hantent sûrement une autre école ou les petits Tourneboules n’osent rien faire, n’osent rien dire.




La goutte de trop (collection laïcité) ILLUSTRÉ PAR .AN

à la surface, il y a un peu de soleil qui traîne, il perce péniblement les eaux troubles du lac.
Les poissons s’ennuient. 
Immobiles, ils regardent flotter la lumière, il n’y a que ça à faire.
Ils ne veulent pas se parler, ils crachent des bulles qu’ils regardent monter.
Ce sont leurs petites prières.
Ils passent leur vie à rêver les yeux ouverts de ce qui arrivera après, quand le corps flotte et rejoint l’air frais.
« Ah après ce s’ra bien ! » qu'ils disent tous.
Après ce sera bien pour tout le monde, mais pour chacun différemment.
La truite sait qu’elle aura des ailes en dentelle, le mérou veux devenir une bouteille en plastique, la carpe restera carpe, mais des jambes pousseront à la place des branchies et elle aura une belle voix. L’anguille sera une crêpe gluante, elle se hissera à la cime des arbres. Le saumon deviendra une pierre, insensible à la force du courant, les pieds dans l’eau et la tête en l’air.
Un automne,  Gérard, un poisson loup, tombe dans le lac avec l’eau de pluie.
Il éclate la poussière en suspension, et l eau devient plus belle.

Tous se pressent à sa rencontre, ils le prennent pour le messie, 
mais Gérard dit qu’il ne croit à rien de tout ça.
« Quand on meurt on ne vit plus. » Qu’il dit.
« On pourrit, et le poisson qui nous mange vomit. »

Tous les espoirs des prêcheurs d'eau douce s'évaporent et ils en ont du dégout plein la bouche, ils crachent des bulles pour étouffer les paroles de Gérald.
Mais que voulez-vous, il balaie tout d’un coup de nageoire, sa voix les inonde et ils y en a qui paniquent, d’autres tombent dans les pommes.
Ils l’auraient bien envoyé au bûcher, s'il y avait eu moins de flotte.

Ils y en à d'autres qui jouent avec Gérard, entre les algues et les courants, il y a des messie qui vous apprennent à être vivant.






mardi 24 avril 2012

On mange quoi à la cantine ? (collection laïcité) ILLUSTRÉ PAR GOMAR



COLLECTION FAIRE SOCIETÉ
LAÏCITÉ




On mange quoi à la cantine ?






Aujourd'hui à la cantine, je m'assoie à côté de Medhi pour la première fois. Martine, la dame qui apporte les plats, dépose la purée et les saucisses sur la table et elle donne un oeuf au plat à Medhi. Alors je lui demande :


" - Hey Medhi, pourquoi toi tu as le droit d'avoir un œuf au plat alors que nous on mange tous des saucisses ? 
- Moi je préfère les saucisses, dit Maxence.
- Oui mais c'est pas à toi que je parle.
- C'est parce qu'il y a du porc dans les saucisses et je ne mange pas de porc, répond Medhi.
- Pourquoi ?
- Parce que dans ma religion on a pas le droit.
- Elle est bête ta religion alors.
- C'est toi qui est bête ! De toute façon le porc c'est dégoutant !
- Comment tu peux savoir si tu n'as jamais goûté hein ?
- Si mon Dieu dit que c'est dégoutant, alors c'est que ça l'est. T'as qu'a les manger tes saucisses qui puent.
- Et toi t'as qu'a les goûter ! »

Je prend un morceau de saucisse et je l'enfonce dans la bouche ouverte de Medhi. Et lui tout ce qu'il trouve à faire c'est de me le recracher au visage, avec plein de bave ! Les autres éclatent tous de rire, sauf Maxence qui a peur je crois quand les autres se disputent. Il se met à crier : 

" - Martine, Martine !
- Mais qu'est-ce qui vous prend ? demande Martine, on ne crache pas la nourriture sur les gens ! Medhi, je croyais que tu ne mangeais pas de saucisses ?
- C'est Lucas qui m'a forcé, dit Medhi en sanglotant. Il a mis du porc dans ma bouche alors que j'ai pas le droit d'en toucher ! C'est pas ma faute !
- Ne t'inquiète pas mon chéri, ce n'est pas grave tu ne l'as pas avalé. Bois un verre d'eau et fini ton assiette. Par contre toi Lucas, tu peux m'expliquer pourquoi tu obliges Medhi à manger du porc alors qu'il ne veut pas ?- Mais c'est bon le porc ! Pourquoi son Dieu dit qu'il ne faut pas en manger ? Moi j'adore ça les saucisses, je ne comprend pas, elle est débile sa religion !

Ca m'énerve de me faire gronder par Martine alors que j'ai raison, c'est vrai quoi c'est bon le porc. Elle me regarde avec un sourire, s'assied à côté de moi et me dit d'une voix toute calme :

"- Tu as le droit d'aimer les saucisses bien sur, moi aussi j'aime ça. Mais Medhi a le droit de manger différemment. Tout le monde peut croire au Dieu qu'il veut et certaines personnes ont des religions qui leurs demandent de ne pas manger de ci ou de ça. Dans notre école on fait attention à ce que chacun puisse manger à sa faim en respectant sa foi. Alors fais tes excuses à Medhi. 

- Désolé Medhi…
- Plus fort Lucas j'ai rien entendu.
- Désolé Medhi ! Ben la prochaine fois tu me donneras tes saucisses ok ?
- Oui d'accord.

En rentrant à la maison, je raconte à mes parents ce qui s'est passé à midi. Ils m'expliquent que Medhi est surement musulman et ce n'est pas la seule religion qui interdit de manger du porc, chez les Juïfs non plus par exemple. Mon papa me raconte ensuite qu'à son travail, Philippe, un de ses collègues, est végétarien et ne mange pas de viande et de poisson.

" - C'est son Dieu qui lui interdit ? 
- Non, être végétarien ce n'est pas une religion, mais plutôt un mode de vie. Tu sais qu'il faut tuer des animaux pour manger leur viande. Quand tu manges une escalope, ça vient d'un poulet, qui était vivant avant. Certaines personnes, comme les végétariens ou les bouddhistes, refusent que l'on tue des animaux pour se nourrir. Ils considèrent que c'est un acte barbare et injuste et ils préfèrent manger autre chose.
- Ben moi aussi ça me rend triste qu'on tue des animaux, mais j'aime bien la viande. Je veux bien arrêter de manger du poisson parce que c'est dégoutant, mais pas la viande.
- Comme tu veux. C'est ton choix, je le respecte, et toi tu dois respecter la religion de ton ami Medhi d'accord ?"

Moi ça ne me dérange pas alors j'ai dit oui, même si je ne comprend pas comment on peut ne pas manger de saucisses, c'est la meilleure chose du monde avec les frites. Ca me fait bizarre de penser qu'il y a autant de gens qui ne mangent pas pareil que les autres. C'est comme la mère de Medhi qui vient tout le temps le chercher à l'école avec un foulard sur la tête. J'ai toujours imaginé que c'est parce qu'elle a peur de la pluie, mais comme elle le met même en été c'est peut-être bien parce que c'est dans sa religion. Tiens, je poserais la question à Medhi demain.

jeudi 19 avril 2012

Mamie Voyage (collection solidarité) ILLUSTRÉ PAR LÉA



Mamie Voyage, elle a au moins 250 ans. Elle habite un petit appartement au 2ème dans le même immeuble que moi et sa peau est tellement ridée qu'elle à la place d'y mettre un tas d'histoires.

Lorsqu'elle s'assied sur le banc dans le parc au pied de l'immeuble les après-midi après l'école, tous les enfants du quartier débarquent en courant. On se met en tailleur à ses pieds et on attend que le voyage commence.
Elle nous emmène toujours loin, avec ses mots, elle parle lentement et on a tout le temps d'imaginer les endroits magiques qu'elle décrit. Elle a pleins de souvenirs au bord des yeux et avec ses lunettes qui lui font des yeux de géant, on y lit plein de belles images. Elle nous raconte des aventures sur des continents qu'on connait même pas, des fois je me demande si tout ça ce n'est pas elle qui l'a inventé. Il y a des jours ou elle préfère nous lire les histoires des autres, qu'elle trouve dans de grands livres pleins d'images a regarder et explorer. Ensuite, elle repart tranquillement vers son appartement en trottinant.

Un jour, pourtant, elle n'est plus venue. Ni le jour suivant, ni même celui d'après. Les enfants du quartier ont trouvé d'autres jeux, ils ont peut être pensé qu'elle était trop occupée pour nous raconter ses histoires... mais nous, avec les copains du troisième, on avait vraiment trop peur qu'il soit arrivé quelque chose à Grand Mère Histoire, alors, un soir, on est allé toquer à sa porte.

Là où on a eu vraiment peur, c'est quand c'est sa fille qui a ouvert. Normalement sa fille, elle n'est jamais là, elle est partie voir le monde d'après Grand Mère. Elle nous a dit que Mamie Voyage était trop fatiguée pour nous voir, mais qu'elle s'occupait bien d'elle et qu'on n’avait pas à s'inquiéter. On a insisté et elle nous a laissé entrer.

Mamie Voyage était endormie sur son fauteuil, mais quand elle a ouvert les yeux, elle a fait un grand sourire. Alors on s'est assis en tailleur et elle a commencé une histoire, mais elle s'est rendormie avant la fin. On est sorti sur la pointe des pieds pour ne pas la réveiller.

Quelques jours plus tard, on est revenu avec une surprise. Puisque Grand Mère histoire ne pouvait plus voyager, c'est nous qui lui avons ramené le monde ! Tous les enfants du quartier se sont assis à ses pieds et on lui a raconté des histoires jusqu'à ce qu'elle s'endorme. Alors on est parti sans faire de bruits et on est revenu le lendemain, puis le jour d'après, et celui encore plus loin...

Maintenant, Grand Mère Histoire elle voyage assise sur son fauteuil, et parfois encore, quand elle est pas trop fatiguée, elle nous raconte des aventures qui nous font rêver.

Ce qui est sur, c'est que le sourire de Mamie Voyage quand elle s’endort, il en dit long sur les pays qu'elle visite en rêve.

C'est moi le roi (collection citoyenneté) ILLUSTRÉ PAR ANNE



Maman m'a encore dit non. Elle n'a que ce mot là à la bouche. NON, NON, NON et encore NON !
C'est toujours pareil, je dois me taire et monter dans ma chambre.

Là haut, j'imagine que je suis le roi de mon pays et que c'est moi qui décide de tout.
Hier par exemple, j'ai donné l'ordre que tout le monde devait porter un T-Shirt à rayures et ceux qui n'en avaient pas ont été jetés aux cachots. Moi non plus j'en avais pas, mon T-shirt était juste rouge, mais moi, je suis le roi, alors ça ne compte pas.

Avant hier, j'avais déjà puni tout ceux qui avaient de plus belles billes que moi, et je les ai toutes récupérées. Du coup, j'avais les plus belles billes du royaume, mais plus personne avec qui jouer...

Aujourd'hui, j'ai du mettre en prison mon fidèle doudou, parce qu'il n'était pas d'accord avec moi. Du coup, je l'ai remplacé par le chat, mais il n'a pas aimé que je l'oblige à porter un t-shirt rayé, et il s'est enfui en miaulant.

J'ai bien cherché un autre remplaçant, mais tout le monde était en prison.
Et maman qui refuse toujours de rejoindre les cachots... Pourtant, elle avait toutes les raisons d'y aller, puisqu'elle avait refusé de me donner un deuxième gâteau.

Maman, elle ne fait jamais ce que je dis, et c'est elle qui me punit. Elle est toujours injuste et sa prison est tellement grande que mon royaume entier se retrouve enfermé dedans.
À quoi ça sert d'être le roi si on ne décide pas de tout ?

Je m'ennuyais de trop, seul dans mon château, alors j'ai libéré les prisonniers.
Avec doudou, on a prévu des plans pour s'échapper et on a couru dans le jardin jouer aux billes.
C'est bizarre, maman n'a même pas bronché...
Après les billes, les copains nous ont rejoins et ils ont voulu jouer au foot. Moi j'aurais préféré cache-cache, j'ai voulu les enfermer... mais finalement on s'est bien amusé.
J'ai perdu ma couronne quelque part dans le jardin, et c'est Julien qui l'a retrouvé. Au début, quand il l'a mise, j'ai voulu lui couper la tête, mais quand il a dit que sa première décision de roi était qu'on était tous des rois, je me suis dit qu'il avait peut être bien raison, et on a bien rigolé à se fabriquer des couronnes. J'en ai même fait une plus petite pour doudou et une de fleurs tressées pour maman, qui est, sans aucun doute, la reine des pâtissières.

mardi 17 avril 2012

Pistes de travail

Voilà les notes que j'avais prises durant notre première réunion, enrichie de nos réflexions durant le débat >

LIBERTÉ
liberté d'expression
liberté de penser, d'avoir son avis et d'en parler
liberté de la presse
l'emprisonnement (variabilité des tolérance selon les pays)
Les limites dans lesquelles s'inscrivent la liberté

ÉGALITÉ
égalité des chances, ex > vacances offertes aux défavorisés
la question de la discrimination positive
tolérance > racisme, handicap, sexualité
parité homme femme

LAÏCITÉ
liberté de culte
état laïque, séparation église - état
école laïque
le port du voile, de signes religieux ostentatoires
les religions fondatrices des civilisations
être athée

CITOYENNETÉ
 le droit de cité
devoirs civils et politiques
quelle implication dans sa ville, son pays ?
vivre avec les autres, l'école, construire la société

SOLIDARITÉ
esprit d'équipe, aider les autres
personnes âgées
lire et faire lire

mercredi 4 avril 2012

Définitions des mots

Solidarité n.f. 1 Dépendance mutuelle entre les hommes. - Solidarité ministérielle : principe voulant que chacun des ministres soit responsable devant le parlement des décisions prises collégialement par le gouvernement dont il fait parti. 2. Sentiment qui pousse les hommes à s'accorder une aide mutuelle. 3. DR. Modalité d'une obligation à pluralité d'acteurs où, selon l'obligation, chacun des créanciers peut demander au débiteur le paiement du tout (solidarité active) ou bien chacun des débiteurs peut être tenu du tout à l'égard du créantier (solidarité passive).

Solidaire adj. (du lat. In solidum, pour le tout). 1. Qui est ou s'estime lié à qqn d'autre ou à un groupe par une responsabilité commune, des intérêts communs. 2. DR. a. Se dit des personnes qui répondent juridiquement les unes des autres. b. Se dit des débiteurs ou des créantiers unis par les liens de la solidarité. Caution solidaire. c. Crédit solidaire : microcrédit. 3. Se dit de choses qui dépendent l'une de l'autre. Ces deux questions sont solidaires.

Laïcité n.f. 1. Caractère de ce qui est laïque, indépendant des conceptions religieuses ou partisanes. 2. Système qui exclut les Églises de l'exercice du pouvoir politique ou administratif, et en partic. De l'organisation de l'enseignement public.

Égalité n.f. (lat. Aequalitas). 1. MATH. Qualité de ce qui est égal. Égalité de deux surfaces. 2. Qualité de ce qui est égal, uni, régulier. Égalité d'un terrain, égalité d'humeur. 3. Rapport entre individus, citoyens égaux en droits et soumis aux mêmes obligations. Égalité civile, politique, sociale.

Liberté n.f. (lat. Libertas) 1. État d'une personne qui n'est pas soumise à la servitude. 2. État d'un être qui n'est pas retenu prisonnier. Dr : Liberté surveillé : mesure qui consiste, en France, à remettre un mineur délinquant à sa famille ou à une institution spécialisée, sous le contrôle du juge pour enfants. 3. Possibilité de se mouvoir sans gêne ni entrave physique. Recouvrer sa liberté de mouvements. 4. Possibilité d'agir, de penser, de s'exprimer selon ses propres choix. - avoir toute liberté de, pour : pouvoir, sans aucune surveillance ni contrôle, faire telle chose, agir de telle manière. - Prendre sa liberté de : se permettre de. 5. État d'une personne qui n'est liée par aucun engagement professionnel, conjugal, etc. 6. Attitude de qqn qui n'est pas dominé par la peur, la gêne, les préjugés. S'expliquer en toute liberté avec qqn. 7. Liberté civile, ou liberté : faculté pour un citoyen de faire tout ce qui n'est pas contraire à la loi et qui ne nuit pas à autrui. PHYLOS. Liberté naturelle : principe selon lequel la liberté est inhérente à la nature humaine. 8. Liberté individuelle : droit reconnu à l'individu d'aller et venir sans entraves sur le territoire national, d'y entrer et d'en sortir à son gré. - Liberté de conscience, liberté de culte : droit de pratiquer la religion de son choix. - Liberté d'opinion, d'expression, de pensée (ou de penser) : droit d'exprimer librement ses pensées, ses opinions et de les publier. - Liberté de réunion : droit accordé aux individus de délibérer des sujets de leur choix dans un local ouvert à tous, sans autorisation préalable. - Liberté syndicale : droit pour les salariés de constituer des syndicats, d'adhérer ou on à un syndicat. - Liberté d'enseignement : liberté de créer un établissement d'enseignement et, pour l'élève, de choisir entre l'enseignement public et l'enseignement privé. 9. PHYLOS. État de l'homme qui se gouverne selon sa raison, en l'absence de tout déterminisme. -pl. 1. Immunités et franchises. Les libertés municipales. 2. Prendre des libertés avec qqn, agir avec lui trop familièrement. - Prendre des libertés avec un texte, ne pas le citer, ne pas le traduire, etc., exactement. 3. Libertés publiques : ensemble des droits fondamentaux individuels ou collectifs proclamés ou reconnus aux personnes et aux groupes face à l'État.

Citoyenneté n.f. Qualité de citoyen. - Situation crée par la pleine reconnaissance aux personnes de leur statut de citoyen.

Citoyen, enne n. (de cité). 1. Dans l'antiquité, personne qui jouissait du droit de cité. 2. Membre d'un État, considéré du point de vue de ses devoirs et de ses droits civils et politiques. 3. Sous la révolution française, titre substitué à « monsieur », « madame ». 4. Fam., péjor. Individu. Un drôle de citoyen. - adj. Relatif à la citoyenneté et aux conditions de son exercice. Une exigence citoyenne.

Premier Message

Voilà, le blog a été crée. C'est par le biais de ce blog que nous communiquerons désormais entre nous pour poster les textes, commenter les textes et programmer les différentes échéances.
Le but est que pour la fin des vacances, nous ayons tout nos textes pour les communiquer aux différents illustrateurs.
À bientôt,

Anne